La rose de décembre pleure
Au creux du long hiver, les rires se sont blottis
Dans les racines sombres de la désespérance
Les voix d’enfants, les chants, les comptines et les danses
Gisent sous les feuilles mortes, le froid les a saisis.
Les hommes marchent, las, isolés dans leur bulle
Ils avancent sans fin vers un demain sans âme
Le ciel s’est incliné et pleure sur nos drames
Où sont passés oiseaux et doux conciliabules ?
Où humer à nouveau le parfum de la rose ?
Elle se meurt à Damas, sous des vapeur d'or noir
Ses épines arrachées ont perdu tout espoir
De faire grandir en l’homme l’attente d’autre chose
D’une vie de partages et de mains enlacées
De couchers de soleil à l’orient embrasé
De déserts refleuris, d’océans apaisés
De bouches généreuses et d’artisans de paix
Elle est en pleurs la rose et tous ses amoureux
Portent en leur cœur des larmes qui saignent sans cesser
Un jour sera printemps, aux couleurs retrouvées
Un jour de matin clair l’homme sera heureux
Sur cette terre féconde aux présents infinis :
De collines dodues en clairières moussues
De plaines alanguies en montagnes pointues
Et de joie ruisselante que l’on nomme la vie.
MC Décembre 2015