Se donner
Se donner, se déprendre en cet élan, en ce souffle qui pulse des nuées d’étincelles aux confins du cosmos.
Se déprendre de soi dans une spirale enroulée
Corps lovés dans un huit d’infinité épousée
Mêler souffles, salives, sueurs.
Le sexe n’est qu’anecdote quand s’embrase le temps,
(quand s’embrase le temps ?)
quand les voiles outremer se paillettent d’étoiles et enciellent le lit,
(quand les voiles au ciel ?)
quand la voix du vent engouffrée dans les dunes de nos déserts secrets encore inexplorés symphonise en soupirs et en pauses,
(quand la voix du vent ?)
quand les anges se pâment de n’avoir pas un corps.
(quand ?)
Quand s’embrase le temps sous les voiles du vent, quand ?
Mais si le temps s'envoile et s'enflamment les braises, alors celui-ci, celle-là comprend
qu’en se donnant l’offrande de l’oubli d’exister,
on entre dans l’ultime demeure, le palais de Simorgh aux pierreries précieuses
(quand se donner ?)
qu’en s’offrant au silence d’un désir tremblé,
on devient lieu sacré où s’entr’ouvre le ciel
(quand s’offrir ?)
qu’en contemplant le feu d’une lumière blanche qui envahit tout l’être,
les larmes perlent aux yeux
(quand contempler ?)
Mais se donner dans l’embrasement du temps, s’offrir sans voiles et contempler...
Alors, celui-ci, celle-là comprend : le temps est en suspens.
S’éprendre c’est comprendre ; s’éprendre c’est suspendre ; s’éprendre c’est surprendre ; s’éprendre c’est étendre sa compréhension comme s’étire le temps en points de suspension.
Se donner, se déprendre de soi et s’éprendre de l’infini.
MC Octobre 2015