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Empreintes à l'encre mauve
6 septembre 2017

Tranche de vie de prof

croizat-portrait

Les 2èmes années de bts sont adorables; ils savent que je vais partir à la retraite fin décembre et que je ne pourrai pas, contrairement à ce que  j’avais pensé, revenir en janvier finir l'année avec eux, six heures par semaine. Parce qu'on ne peut pas travailler pour son ancien employeur dans les six mois qui suivent la retraite.
Ils m'ont proposé de me payer chacun 5 euros par heure pour que je continue à leur faire cours. Ils ont plaisanté sur le fait que ce ne serait pas déclaré et que ce serait tout "bénéf" pour moi!

Ce matin, je leur ai parlé d'Ambroise Croizat avec vidéo de Michel Etievent à l’appui. Ambroise Croizat, le véritable père de la sécurité sociale, qu'il me semblait important de faire connaître lors du chapitre consacré à la redistribution.
Je peux parler avec eux en toute confiance, il existe un véritable échange entre nous, une bonne humeur qui circule dans la classe.

Il y en a pour penser que l’éducation nationale n’est bonne qu’à formater les esprits et en disent pis que pendre, vouant aux gémonies les égarés qui continuent à y enseigner.
Je crois, au contraire, que si des étudiants sont capables de faire une proposition pareille à un enseignant, c’est qu’il peut se passer bien autre chose que du formatage des consciences dans l’éducation nationale, car si la joie circule et la confiance s'installe, alors tout est possible.

Il y a dans l’éducation nationale des enseignants sans conscience et sans scrupules, d'autres qui baissent les bras (et je peux les comprendre également) mais il y en a d’autres qui sont convaincus qu’ils ont un rôle à jouer auprès des jeunes. Je pourrai citer beaucoup de mes collègues qui aiment passionnément leur métier, qui cherchent, par tous les moyens, à être un contrepoids au laminage des consciences qu’opère insidieusement une société libérale bâtie sur l’individualisme, sur la surenchère et sur la compétitivité.

La chance que nous avons, enseignants, c’est d’avoir la liberté pédagogique et de pouvoir nous autoriser, au travers la discipline que nous enseignons, à être nous mêmes totalement ; on ne triche pas devant une classe. On ne peut pas tricher. Ceux qui cherchent à imposer le silence du fait d’une autorité institutionnelle sont balayés maintenant. Ceux qui sont vrais, ceux qui sont vivants ne trompent pas les jeunes qui sont assoiffés de vérité et de vie.

Et ça, c’est la plus belle des réussites, n’en déplaise aux jupiters de pacotille (parce que je n’y ai pas fait fortune dans l’éducation nationale) et à tous ceux qui les admirent. N'en déplaise également à tous ceux qui, entrepreneurs ou salariés dans le privé, nourrissent un mépris condescendant à l'égard des enseignants, alors qu'ils seraient incapables de tenir plus de quinze jours devant une classe, soit qu'ils le reconnaissent eux-mêmes pour les plus honnêtes, soit qu'ils leur prouvent par leur manière d'être, intransigeante, incapable de supporter la moindre contradiction convaincus qu'ils sont de leur supériorité.

 

MC le 6 septembre 2017

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Commentaires
G
chapeau!
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U
Tu as accepté leur proposition ??? Looooooooooooooool !Ils vont être redoutables en affaire, re looooooooooooool !! Bisous mon économiste préférée !
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