Elle avait posé sa tête
https://www.youtube.com/watch?v=pEB_3cxzKv8
Elle avait posé sa tête sur les touches jaunies
Du piano silencieux
C’était jour de grand calme
Au dehors dans le soir chuchotaient des mésanges
L’artiste était parti et c’était bien ainsi.
S’il s’était contenté de jouer et de marier les mots
C’eût été tendres instants et danses délicieuses
Mais il criait aussi et menaçait souvent
Semeur de tempêtes et de déchaînements.
Il n’avait pas compris que le doux de la main
S’oublie lorsque la voix se lève.
Après lui, le piano était allé ailleurs,
Dans un autre logis charmer d’autres oreilles
Elle avait effacé et les notes et les cris
Sa mémoire apaisée ne gardait que le beau
Des couchants embrasés et des rochers patients
Des collines ventrues et des ors de l’automne
Elle marchait ce chemin déroulé sous ses pas
Portant dedans son coeur une nouvelle aurore
Aux vivantes promesses, aux joies renouvelées.
MC Février 2016