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Empreintes à l'encre mauve
14 janvier 2016

Alea jacta est.

alea jacta estIl avait dit, je veux ré-enchanter le monde.
Il avait raison.
Ils sont désenchantés, désabusés, désillusionnés, déçus, désappointés.
Certains désespérés.
Tous désespérants.
Désespérants et désespérant. Désespérant de comprendre ce qu'ils font là, sur cette terre, dans ce monde.
Les dés sont jetés. Six points. Six dés.

Décidés à attendre qu’un espoir vienne les caresser de son aile.

Désolés de voir le temps passer sans que rien en eux ne frémisse, qui ressemble à un désir, à la joie de l’enfant de se lever pour vivre.
Dépités, ils se réfugient dans les occupations du temps pour ne pas voir qu’il passe le temps, sans eux pour y donner du sens. Alors, ils le remplissent de toutes ces petites joies qui à force d’être empilées deviennent minuscules, tant les plaisirs s’affadissent s’ils sont obtenus trop souvent ou trop facilement.

Déboussolés, ils cherchent l’orient qui aimantera leur vie. Le nord, ils l’ont perdu. Ils ne le cherchent même plus. Et c’est peut-être mieux de se tourner vers l’orient, car c’est de là que surgit la lumière, chaque matin, inexorablement, depuis le jour des temps.

Déstructurés, ils peinent à ordonner leurs mots puis leurs pensées, leurs besoins puis leurs désirs. Il leur manque les outils pour mieux penser leur vie, et le calme recul pour discerner le vivifiant du mortel.

Dégoûtés, ils me parlent souvent de ces impôts que paie tout le monde et qui enrichissent les hommes politiques. Et si je demande quels impôts, ils ne savent pas dire ; ils répètent sans doute quelque discours attrapé entre deux vidéos sur youtube. Et lorsque je donne le coût d’une formation dans un lycée privé, ils se comptent et aucun ne pourrait se l’offrir. Alors, la mise en relation des impôts payés et des services publics commencent à s’éclairer.

Démunis, ce sont les pauvres d’aujourd’hui. Les pauvres en esprit. Non pas qu’ils soient bêtes, loin s’en faut. Ils ne se sont pas appropriés les outils nécessaires à une autonomie de pensée, à la conduction d’une réflexion, à la nécessaire prise de recul face aux discours des autres et aux slogans des prostitués hommes et femmes qui cherchent à se faire élire. Il en est si peu qui n’aient pas encore mangé leur chemise : les ors de la république tournent la tête plus sûrement qu’un noha bourré de méthanol.
Démunis, comme le sont parfois leurs parents : il n’est que de lire certains mots d’excuse de parents pour comprendre que ces derniers ne sont pas d’un grand secours pour soutenir les efforts de leur progéniture, tant l’orthographe les a fuis et depuis fort longtemps.

Défaits. Lorsqu’ils sont confrontés à la masse d’apprentissages qu’ils ont laissés filer et qu’ils doivent ingurgiter en hâte et au dernier moment, comme une nourriture froide et roborative qui aurait séché dans quelque casserole. Et c’est remplis de stress et d’insomnies qu’ils s’attèlent à la tâche en priant un dieu auquel ils ne croient plus de leur porter secours, d’opérer le miracle de la transfusion des savoirs contenus dans leurs livres vers les terres encore vierges de leurs cerveaux.

Dépossédés d’eux mêmes par un système bien rodé de laminage des consciences, d’usurpation des cerveaux. Qui déjà disait à la firme qui vend cette boisson gazeuse marronnasse, qu’il lui vendait du temps de cerveau disponible, lorsqu’il lui vendait des plages publicitaires. Du temps de cerveau disponible…ça en dit long du mépris en lequel les téléspectateurs sont tenus. Ça en dit long aussi sur le propos réel de nos programmes qui ne sont que des contrefeux commodes pour prendre en otage ceux qui se plantent devant.

Il avait dit, je veux ré-enchanter le monde.
Ou bien ai-je rêvé qu’il l’avait dit.
En tout cas, ce n’est pas en mettant ses pas sur les chemins de misère sur lesquels marchent ceux qui méprisent l’humain, la terre et le vivant qu’il sera ré-enchanter le monde.
Comment ne resteraient-ils pas désenchantés ceux qui sont jeunes, une vie devant eux, et qui aspirent au beau, à la joie, au merveilleux?
Sans doute ont-ils perçu les limites du monde auquel il leur est demandé de se conformer. Un monde qui pue la mort.

Mais alors, qu’ils croient en eux et au pouvoir qu’ils ont ensemble de faire advenir un autre monde. Plus juste. Plus simple. Plus sain. Plus respectueux.
Et s’ils ne croient pas assez en eux, qu’il me soit donné la force de croire en eux à leur place pour les conduire assez profond en eux-mêmes. Ici ils n’auront plus besoin de moi ni de personne pour devenir les véritables bâtisseurs du monde de demain.

 

 

MC Janvier 2016

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