La nuit
La nuit était venue.
Et avec elle le froid.
Le faste aux mille feux
D’incarnat et de pourpre
S’était décomposé.
Il ne restait du jour
Qu’une longue trace d’or
Allongée sous un amas de gris.
Et cet or rayonnait une lueur étrange.
On eût dit un souffle, une haleine
Chaude pour repousser l’obscur,
Inflorescence d’un paradis perdu
Réminiscence de notre bel été.
L’ocre s’embrumait de dorures
En dentelles ourlées avec délicatesse
L’obscur avec le temps avalait la lumière
Un cercle étincelant enveloppa la terre
En ultime sursaut, révérence solaire
Avant les longues heures de ténèbres
Et d’oubli.
Seule, la lune en témoin silencieux
Ouvrirait les mémoires des guetteurs
De l’aurore.
MC Novembre 2015
La 2ème photo m'a été prêtée par un ancien étudiant, Julien Favre, qu'il en soit remercié.