Dans mon jardin d'automne
Derniers feux...
Les fleurs se maquillent une dernière fois, beautés déjà fanées pour certaines, ainsi va la vie.
Les baies régalent les merles et se parent d'or, de feu ou de saphir.
Le ciel s'enflamme au matin en incandescences pourpres, puis orangées.
Émergent de la brume, arbres, maisons, clocher en silhouettes floues.
Clair obscur très tendre, caresse du matin calme, douceur des formes fondues l'une à l'autre par la grâce de ces voiles flottants.
La vie, comme en suspens, se demande si elle ne va pas retourner à l'été, tout est si délicat, tout semble encore promesse de vie...
Dame pie songe, juchée sur le bouleau.
Bavardes, les mouettes font la ronde au fil de l'étang paisible.
Tendres mésanges à tête noire s'activent de-ci de-là.
S'élève au loin une voix de cristal en prière au Très Haut: Mozart le sublime caresse de son souffle l'air de cette fin de journée.
Au soir, à l'orée du couchant, s'irisent les nuages...
Moments magiques dans lesquels la beauté de la création submerge le cœur de son évidence folle, de sa générosité sans cesse renouvelée.
Toute feuille se vêt à l'acmé de sa splendeur, chant du cygne répété d'arbre en arbre, de branche en branche, de sa plus glorieuse parure.
La terre se prépare au grand silence, lourd des promesses du printemps à venir.
Puissé-je, en les saisons de mon âme, recevoir un peu de la sagesse, de la patience et de la beauté de la terre.
MC octobre 2010